Les ralebs cultivaient la terre d'Akkaria. Ils confectionnaient les vêtements, fabriquaient les ustensiles, extrayaient et taillaient les pierres des carrières, avaient bâti les imposants édifices d'Akkarpolis, la capitale des Akkars. Certains étaient forgerons ou ferronniers, d'autres bouviers, d'autres équarrisseurs, d'autres saigneurs d'hévéas. Avec l'acier, le latex et le cuir étaient les matières les plus précieuses d'Akkaria. Beaucoup de vêtements des Akkars et plusieurs tenues qu'ils forçaient leurs esclaves à porter étaient confectionnées en ces nobles matières. Des ralebs étaient donc aussi bottiers, cordonniers, bourreliers, caoutchoutiers et, par une suave ironie du sort, fabriquaient ainsi eux-mêmes les instruments qui servaient à leurs maîtres Akkars pour les soumettre, les activer ou les punir, épaisses, longues et souples cravaches, chats-à-neuf-queues, chambrières, chicotes, bullwhips ou snakewhips, des fouets parfois énormes et qu'on entendait sans cesse claquer dans l'air des campagnes comme dans la Ville.

Certains ralebs étaient aussi contraints de faire profiter d'un savoir étendu les Akkars curieux de s'instruire. Chez les gardes d'élite l'initiation aux arts et aux sciences était d'ailleurs obligatoire. Mais les ralebs qui assuraient la fonction de prof étaient tenus au plus grand scrupule et au plus grand respect envers les élèves. Si leur notation manquait d'équité, si leur attitude pendant les cours n'était pas d'une parfaite soumission aux caprices de la classe, des étudiants akkars savaient les rééduquer comme il faut. La vidéo qui suit donne une idée de la façon dont ils procédaient. Je laisse imaginer cependant la scène quand les gardes d'élite, au lieu d'être en chaussettes comme ici, avaient enfilé leurs grandes bottes.