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Les orages sur Akkaria étaient fréquents, formidables et mystiques. Les Akkars y entendaient la parole du seul dieu qu'ils reconnaissaient, Baal, celui dont ils se revendiquaient les fils. Quand des éclairs zébraient le ciel nocturne d'Akkaria, que des averses crépitaient sur le sol dur, les Akkars en tenue de caoutchouc ou de cuir, puissamment bottés, faisaient danser leurs ralebs nus sous les averses violentes. Ils faisaient éclater leurs grands fouets plus forts que la foudre. Ils s'enivraient de sa puissance à voir les ralebs se tordre sous la lanière, gémir et répéter les figures de leur danse d'esclave, les yeux rivés à leurs maîtres comme à leurs seuls dieux. Et la lumière sillonnait les ténèbres mêlant les fulgurances du ciel aux ondoiements des fouets. Et les claquements  de chaque lanière semblaient répondre au martèlement des bottes, au battement de l'averse, au roulement du tonnerre, au grondement des Akkars-dieux, au râle extasié des ralebs.

Par une injustice de la nature qui ne se peut corriger nulle part, il y a beaucoup plus de ralebs que d'Akkars sur Akkaria. Ce qui fait que beaucoup d'Akkars ont plusieurs ralebs. La loi d'Akkaria prescrit cependant que ce nombre ne doit pas dépasser cinq. Sigismond en a quatre.

Voici quelques autres Akkars. Nuck qui sait l'art de faire plier un raleb à ses bottes : on le verra bientôt. Collin dont l'esclave nettoie régulièrement les cuissardes de caoutchouc avec la langue. Et Holger, un des meilleurs dresseurs de chien, qui a gagné beaucoup de concours de dressage sur Akkaria.

Mais aussi, comme la plaine d'Isparan, d'immenses étendues plates entre les montagnes où sont de vastes exploitations agricoles :