Samedi 13 décembre
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05:12
Une bouffée de sang me monta à la tête, je me retournai, ramassai mon slip, mais déjà il était sur
moi, m'avait saisi par les cheveux. J'essayai de me débattre. Il me prit un bras et me le tordit derrière le dos. Je hurlai et cessai toute résistance. Il me fit marcher jusqu'à l'autre bout de
l'écurie. Là il prit un rouleau de corde qui pendait au mur, me lia les mains. Dessous la corde il y avait un escabeau. Il le prit, le plaça à la hauteur de la deuxième poutre à partir du fond.
D'un geste sûr il lança l'extrémité de la corde au-dessus de cette poutre. La corde fit le tour de la poutre et redescendit.
"Grimpe", me dit-il. Je montai sur l'escabeau.
Bernard saisit l'extrémité de la corde qui pendait, la fit passer dans un anneau de fer scellé au mur,
tira. Je sentis mes bras puis tout mon corps étiré vers le haut. Bernard que je ne voyais plus devait fixer la corde.
Alors je commençai à penser. Depuis le moment où Bernard m'avait saisi les cheveux mon esprit s'était
bloqué. Je n'avais plus senti en moi qu'une vague soumission d'enfant. Maintenant l'angoisse revenait. Qu'allait faire Bernard ? Non ! Il n'allait pas me fouetter ! Je savais qu'on fouettait les
esclaves. Mais pas chez les Gentley ! Jamais je n'avais vu de fouet au domaine.
Bernard revint devant moi. Il avait ôté sa courte veste de drap noir, retroussé les manches de sa
chemise blanche mais il avait les mains nues. Je respirais.
Bernard mit le pied sur le dessus de l'escabeau. Je regardai la haute botte noire tendue obliquement
puis le visage du jeune homme qui me couvait des yeux avec une sorte d'étrange tendresse. Il gonfla la bouche, tendit la jambe, fit tomber l'escabeau. Une violente tension me parcourut le torse,
les bras. La corde me broya les mains. Je sentis ma poitrine s'opprimer. J'étais pendu, pendu comme un cochon qu'on va saigner, nu comme un vers. Bernard resté à un mètre de moi me contemplait,
me touchait du regard.. Mon sexe que je ne pouvais plus cacher de mes mains était à demi dressé. Et le plus insupportable fut l'expression goguenarde avec laquelle Bernard le
regarda.
A nouveau, il disparut. Je crois qu'il dut me regarder un moment. Quelques instants après, il revint
se placer devant moi et je dus sourire tant le spectacle qu'il présenta me parut déplacé, ridicule. Imaginez un mince adolescent au visage d'angelot couronné de boucles brunes tenant gauchement
un énorme fouet, un fouet de cuir noir tressé lové en larges boucles, à la lanière plus grosse que mon sexe gonflé. A peine les jeunes mains de Bernard pouvaient-elles se refermer sur les replis
de la lanière. Et Bernard, Bernard devant moi suspendu, dépouillé, impuissant, Bernard avec ses trop grandes bottes, son trop grand fouet, Bernard était redevenu Berny, un petit garçon qui a mis
un costume trop grand pour lui et qui se sent ridicule. Pour la première fois depuis ma capture, je retrouvais sur le visage de Bernard l'espèce de timidité gauche qui était sa vraie
nature.
-Allons, Berny, détache-moi ! Berny, tu es ridicule avec ton fouet, je te jure !
Berny ne me regardait pas. Il avait penché la tête et je ne voyais plus son visage mais les boucles
noires de ses cheveux. Peut-être considérait-il avec embarras la grosse lanière aux boucles pendantes.
Mais Berny lentement releva la tête. Sa bouche faisait une moue tendre et une sorte de tendresse aussi
sourdait troublement de son regard.
-Je vais te fouetter, Martin. Je vais te fouetter avec ce fouet à bestiaux. C'est le plus grand que
j'ai pu trouver. Je veux qu'il t'apprenne ce que c'est d'être mon esclave.
-Pitié, Berny ! Pitié !
-Je ne suis pas Berny, Martin. Je suis Mister Gentley, ton maître.
Et Bernard recula, toujours me fixant des yeux, étirant les boucles de son fouet.
Et Bernard, me fixant toujours, un peu plus pâle peut-être, fit couler sur le sol la lanière
luisante.
Et Bernard, immobile un instant, avança sa jambe hautement bottée qui recevait le jour de la lucarne,
chercha son équilibre en se balançant un peu d'avant en arrière, rejeta sur le côté derrière lui le muscle de cuir. Et son regard fixe parut plus chaud, plus tendre.
Je me souviens d'un plus trouble éclat des yeux, d'un froissement d'air. Puis ce fut l'étreinte
cinglante qui m'étourdit de surprise et de douleur.
Je n'avais pas crié, à peine remué. J'étais maintenant attentif à l'écho de ma douleur et je fixais
avec une crainte de toute ma chair Bernard qui prenait posément un élan nouveau, une moue gracieuse aux lèvres, le regard comme plus attentif, comme un peu étonné peut-être de mon
silence.
Je vis un éclair dans ses yeux et la lanière volait déjà vers moi.
Ce coup-ci je hurlai, je me tordis comme un vers. Un atroce contentement parut dans l'oeil de Bernard
et sa moue se fit plus gracieuse. Il eut pour manier son grand fouet un geste d'une élégance appuyée.
"Pitié, Bernard !" articulai-je en hurlant sous la nouvelle morsure. Bernard reculait le bras et la
courbure de cuir, en cherchant l'élan à nouveau.
-Il faut dire :"Pitié, maître!", mon négro.
"Pitié, Maître!", implorai-je, docile.
Le quatrième coup ne vint pas. Bernard releva davantage le menton avec une morgue satisfaite, reprit
sa moue gracieuse, son regard tendre, s'avança en relovant à gestes doux son grand fouet. La douleur s'estompa un peu. Je fixais l'ange brun aux grandes bottes qui m'avait fouetté et s'approchait
toujours muni de son fouet. Je sentis mon sexe se dresser. Dans la fente de mes cuisses, sous mes couilles, Bernard enfonça la plus grosse boucle de la lanière, pressa en remontant, me regarda
:
-Que suis-je, Martin ?
Je sentis ce qu'il fallait répondre et j'en eus du plaisir :
-Vous êtes Mister Gentley, mon maître.
-Et toi ? Qui es-tu ?
-Je suis votre esclave.
-Pas mal, Martin mais ça ne suffit pas. Tu vas dire : "je suis un chien de nègre, votre chien de
nègre."
J'hésitai. Les sourcils de Bernard se relevèrent.
-Je suis votre chien de nègre, Mister Gentley.
-On va voir ça, Martin.
(à suivre)
Par bonclebs
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Samedi 13 décembre
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04:51
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Vendredi 12 décembre
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05:21
Le grand homme brun avait attaché la corde qui liait mes mains à une grosse barre et l'homme blond
était monté tirer la chaîne de la cloche près de l'escalier du porche. Bernard sortit. Il allait dissiper le malentendu. Je vis pourtant qu'il donnait des billets à l'homme blond en paraissant le
remercier. Les deux chasseurs d'esclaves remontèrent à cheval et Bernard vint à ma rencontre. Je remarquai qu'il avait chaussé ses bottes neuves, ses grandes bottes noires que je n'aimais pas car
elles étaient comme le signe de sa supériorité sur moi. Il ne souriait pas mais ses lèvres saillantes et arrondies semblaient me narguer de leur dessin charmeur et je sentais comme de la morgue
dans ses beaux yeux qui brillaient. "Détache-moi, Berny !", réclamai-je.
Bernard me détacha sans un mot et en gardant la même expression un peu inquiétante, étrange en tout
cas. Je n'en pouvais plus.
- Pourquoi Berny ? Pourquoi ? N'es-tu pas presque mon frère ? Tu sais bien qu'oncle John avait décidé
de m'affranchir. Pourquoi as-tu envoyé ces hommes me capturer ? Pourquoi ?
Bernard qui détachait l'autre extrémité de la corde ne détourna pas la tête et je fus frappé au coeur
par le ton de sa voix, presque murmurante, comme voilée, d'une douceur fauve :
-Je ne suis pas ton frère, Martin. Un blanc n'est pas le frère d'un négro. C'est moi le maître
maintenant. Et j'ai besoin d'esclaves pour cueillir le coton.
Je sentis toute ma poitrine s'oppresser à ces paroles. Où était Bernard ? Bernard mon ami de toujours,
le compagnon de mes jeux anciens, Bernard que j'avais cru retrouver comme un frère !
Comme un frère ?...Je me rappelais tout à coup, au moment de nos retrouvailles, le froncement de ses
lèvres quand Lady Genthey lui avait annoncé que je venais d'obtenir mon diplôme d'attorney. Et l'ironique sourire avec lequel il m'appelait à tout propos : "Monsieur l'avocat". Je le revoyais
caracolant dans la cour sur son mustang noir et me fixant avec une expression narquoise lorsqu'il m'avait entendu lui dire que je ne savais pas monter à cheval...
C'est cette même expression narquoise que je retrouvais dans le beau jeune homme pâle aux lèvres
humides et pourpres, aux cheveux gonflés et bruns, aux grands yeux noirs qui maintenant me fixaient.
-Bernard, je croyais avoir retrouvé un ami.
-Eh bien sois content, tu ne vas plus le quitter.
J'eus un mouvement de révolte.
-Bernard, je ne serai jamais ton esclave.
Bernard qui, à deux pas de moi, lovait la corde qui m'avait attaché s'approcha, saisit brusquement le
col de la veste, me tira à lui avec une force à laquelle je ne pus résister.
-Il ne faudra plus m'appeler Bernard, négro. Il fraudra m'appeler Maître. Même si ça te fait de la
peine, je suis ton maître, mon négro.
Ces paroles prononcées d'une voix sourde m'arrivaient presque chaudement avec le souffle de Bernard
comme si une étrange tendresse les imprégnait. Bernard, ce garçon de dix-sept ans qui avait deux ans de moins que moi, Bernard aux traits délicats d'angelot, Bernard qui portait des bottes,
savait manier la cravache et dresser ses cavales, Bernard, imbu autant de sa jeune force virile que de sa supériorité de blanc mais que je méprisais au fond parce qu'il n'avait pas mon
intelligence, Bernard, mon maître ! Cette pensée me brûlait l'esprit au moment même où je sentais dans ma poitrine, dans mon ventre, comme une très étrange et délicieuse démission. C'est sans
doute pour me défendre de ce sentiment trouble que je lançai, provocateur :
-Tu ne seras pas longtemps mon maître, bouseux ! Je serai assez malin pour m'enfuir !
Bernard blémit, se mordit la lèvre, sa main se crispa sur le col de ma veste et, d'une poigne
irrésistible, il me força à me courber jusqu'à ce que ma tête vienne contre sa jambe. De l'autre main il ramassa la corde puis il m'entraîna ainsi ployé.
-Tu seras peut-être assez malin pour t'enfuir, Martin. Mais tâche d'être aussi malin pour ne pas te
faire reprendre car je vais te montrer ce qui t'attendra dans l'écurie.
Un frisson me parcourut, toujours ployé et entraîné par la main de fer. Que voulait dire Bernard ?
Plus que sa colère m'effrayait la résolution que je sentais en lui.
La porte de l'écurie était ouverte. Je n'y étais jamais entré. Je découvrais à gauche les box des
chevaux et, en haut de grosses poutres transversales, le dessous du toit percé de lucarnes. Bernard me lâcha, ferma la lourde porte, puis il s'étendit nonchâlamment sur une épaisseur de foin, les
mains dessous la tête, une jambe repliée. Il regardait le toit.
-Tu ne connaissais pas l'écurie, Martin, l'odeur du foin et des chevaux. Respire, Martin, respire
!
Frottant le col de ma veste pour me donner une contenance, je regardais Bernard interloqué. Il avait
porté à sa bouche une tige de foin qu'il suçotait. Brusquement l'idée m'effleura que Bernard me jouait la comédie depuis tout à l'heure. Il avait voulu me faire peur. C'était réussi. Je
commençais à respirer par saccade. Je sentais monter un fou rire qui allait éclater quand la voix de Bernard m'interrompit.
-Déshabille-toi, Martin.
Il regardait toujours le toit, la tige de foin à la bouche, les mains toujours sous la tête, et je
voyais, dressée, noire et brillante, la botte de sa jambe repliée.
Je continuai à frotter le col de ma veste comme si je n'avais pas entendu.
-Déshabille-toi, Martin.
Le visage de Martin sur lequel tombait la lumière des lucarnes semblait irradié de sérénité douce,
très jeune, comme celui d'un enfant. La voix avait la même douceur que le visage.
-Déshabille-toi, Martin.
Il avait craché la tige de foin, relevé la tête, planté sur moi son regard. Et ce fut comme s'il avait
appliqué sur ma chair deux charbons brûlants.
J'enlevai ma veste mais pas trop vite. J'ôtai ma chemise lentement, très lentement comme si, en
ralentissant mes gestes, je pouvais atténuer mon humiliation.
-Dépêche-toi, Martin.
Son regard était revenu sur moi, moins brûlant, un rien amusé. Maintenant sa voix, devenue moqueuse,
pouvait me demander tout. Bernard, insensiblement, avait cessé d'être Bernard. Il était un petit dieu à bottes qui, nonchalamment allongé, me demandait de me mettre nu devant lui et l'humiliation
qui me cuisait tout à l'heure pénétrait dans mes viscères avec une volupté trouble mais sûre.
-Enlève ton slip.
Il avait ralenti la voix sur "ton" et fait claquer le mot slip avec une goguenardise
atroce.
J'ôtai mon slip et mis les mains devant mon sexe.
Il s'était tourné sur le côté, avait remis une tige de foin à sa bouche et , sa tête reposant sur sa
main et son avant-bras, il me regardait.
-T'es pas mal comme ça, négro.
(à suivre)
Par bonclebs
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Vendredi 12 décembre
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/Déc
05:07
Par bonclebs
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Jeudi 11 décembre
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04:52
Par bonclebs
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